Traditions

Sachant que les passions pour la moto sont aussi variées que partisanes, j'espère ne froisser personne en écrivant ce qui suit.
Autrefois la petite cylindrée pouvait faire de vous un « véritable motard », vous savez, cette espèce en voie de disparition qui bossait dur à l'usine pour s'offrir la bécane de ses rêves, ces mêmes qui considéraient que d'avoir une 750 c'était déjà de la frime. De vilains jaloux, voilà tout.
Ils savaient néanmoins ce que voulait dire un signe de la main à un autre motard, persuadés qu'on ne les laisserait pas sur le bord de la route avec un pneu crevé par exemple. Ils passaient la matinée à briquer et à graisser leur machine, de même que, règle absolue, on ne la trafiquait jamais, parce qu'on ne roule pas avec un tas de merde. Cuir noir rimait avec humilité et discrétion, faisant de la moto un rituel de bonne conduite. Ils sentaient parfois l'essence et le chien mouillé, roulaient à 80km/h dans un mélange de grâce, de mystère et d’enchantement... En ce qui me concerne, avec mon humble mono, j'espère simplement entretenir cette vision bien particulière de la pratique de la moto (il en existe tant d'autres), une tradition qui m'est chère, on dira. En fait, quelle que soit la cylindrée, certains s'y reconnaîtront, d'autres pas...
Il n’empêche, désormais les motards sur mastodontes qui font « roooo » sont légions, sentent bon le gel douche et les dollars à 200 à l'heure dans des combinaisons aux couleurs chatoyantes. Souvent il m'arrive de penser que les choses ont bien changé.

Le moulin

Un petit vent tiède agite doucement les feuilles des arbres, c'est partout le silence... Un petit coup de démarreur, (mais où est donc passé le kick?), quelques tours de ralenti et hop, c'est parti mon kiki!...En route pour l'aventure. Mais laissons tomber les routes nationales et optons délibérément pour une bonne vieille départementale où on aura la paix. 60km/h de rigueur. C'est vraiment le panard ce mono. Son grondement feutré en impose (pas mal l'oxymore). Ecoutez le chanter, monter les régimes, ralentir et repartir comme une gazelle...Je prends la petite route qui s'évade dans la campagne, et là, point mort, le contact est coupé...Allongé dans l'herbe je peux enfin contempler titine sans être dérangé dans mon extase... J'en profite également pour jeter un coup d'œil sur la carte car je ne vais pas me contenter de mâcher des trèfles tout l'après midi. Le moulin n’est pas complètement refroidi, c’est le moment de repartir. Pour celui de la photo, c’est une autre histoire…

Lumière

Le phare de l'YBR est équipé d'une lampe de type HS1, un code/phare de 35/35w protégé par un fusible de 10A. Impossible à trouver dans les magasins généralistes, le culot de cette ampoule assez coûteuse ressemble assez à celui d’une H4. On se demande du coup pourquoi ne pas avoir équipé d’origine le joli phare rond d’une H4 plus conventionnelle. Certes, dans ce cas je me demande si la différence de température ne réglerait pas le compte du réflecteur, voire du phare dans son ensemble. C'est que c'est en plastique tout cela mon bon monsieur! Quant à la moto, elle ne vibre pas et ne semble rien griller de façon vicieuse. Pourvu que ça dure.

fáskrúđsfjörđur (suite)

Il fallait bien que j'y retourne un jour au bout du monde, en 250 et sur l'autre rive cette fois. Une petite ballade que je recommencerai volontiers. On est loin des déserts de sable ou des grands raids à l'aventure mais bon...De toutes façons il faudrait que je commence par me payer une magnifique paire de sacoches et j'ai beau chercher, je n'ai pas encore trouvé comment faire pour les arimer.

fáskrúđsfjörđur

J'ai suivi la côte qui n’était pas d’azur en mettant le cap au nord. A cette époque, je possédais encore ma vaillante 125. Je devais sûrement être au bout du monde. En tous cas je ne pouvais pas aller plus loin au nord car la route s'arrêtait là. Plus que 1828km semble-t-il, ça n'est pas si loin mais ce n’est pas la porte à côté non plus. La prochaine fois, peut-être...Si vous n’avez pas réussi à prononcer correctement et du premier coup le titre de cet article, rassurez-vous-moi non plus.

Le filtre à huile

Il arrive parfois que certaines pièces détachées d'entretien courant soient identiques sur plusieurs modèles de la même marque. Et bien en ce qui concerne le filtre à huile de l'YBR, cela n'est pas le cas ; selon mon fournisseur habituel, ce consommable est spécifique au modèle. Il est à peine plus gros qu'un "petit suisse". Evidemment, il n'y en avait pas en stock et on a dû le commander.

Rencontre du 250ème type

Récemment j'ai pu croiser sur ma route un rarissime motard en 250. Ce fut l'occasion pour moi de pouvoir admirer la cbf250 qui n'est pas importée en France et de rencontrer un motard sympathique aussi heureux de sa cbf que du bon air marin local (il venait de loin le bougre). Après les avoir observées de près, on s'aperçoit que ces 250 sont taillées à la fois comme des 500 d’hier, et comme certaines 125 d'aujourd'hui: pneus de 100 et 130, tubes de fourche de 37mm, bras oscillant de forte section, réservoir bien contenant, etc...Vous remarquerez la ressemblance frappante dans sa conception avec l'YBR. Ne désespérons pas de voir à nouveau d’autre 250 sur le marché...Et tant qu'à faire, messieurs les importateurs, on aimerait bien aussi des 350 et des 500 à la pelle. L’appel (la pelle ?) est lancé.

Gloire à la 250

C'est en fouinant sur le net que j'ai découvert l'existence de l'YBR250 en Amérique latine (présentée là-bas sous l’appellation " fazer "). A la vue de cette merveille j'ai compris que le mono modeste m'allait comme un gant. J’espérais alors qu'un jour elle fût importée en France...Voilà qui est chose faite. En gris également, ma 250 cm3. Autant vous l'avouer tout de suite, cette merveilleuse 250 est mon coin du coeur... Comme pour toutes mes précédentes motos, celle-ci est un prodige de propreté, dépoussiérée dans les moindres recoins, scintillante jusqu'à la provocation; c'est une question de principe et peut-être bien une maladie mentale. D'ailleurs j’ai toujours beaucoup de peine quand je vois une machine innocente et sans défense, trafiquée ou livrée à la merci d'un sagouin sans scrupules.

Hommage à la 125

Elle existait en rouge, noir, bleu et gris. J'ai hésité longtemps avant de choisir la couleur. Peu avant d'avoir acquis cette machine, je me disais: ha, si seulement elle existait en 250cm3! Je n'aurais pas hésité un instant... Alors je me suis laissé convaincre par le charme de cette jolie 125 aux airs nostalgiques et sans regrets, j'ai pu ainsi renouer avec une authentique petite moto bourrée de qualités; un véritable retour aux sources. Après plusieurs grosses cylindrées, elle fut ma première 125 et certainement ma dernière moto...à carburateur.